De multiples facteurs de risques peuvent contribuer à des troubles musculo-squelettiques dues à l’exposition à des risques ergonomiques lors de l’exécution de travaux de bureau à domicile ou sur les lieux du travail. Ces facteurs de risques ont tous en commun de provoquer des troubles musculo-squelettiques, des effets sur la santé psychosociale et de réduire la qualité de vie en dehors des heures de travail. Les facteurs de risques proviennent de nombreux aspects du poste de travail, de la tâche et du travailleur individuel. Ils peuvent être regroupés en trois catégories principales : les caractéristiques biomécaniques, les caractéristiques spécifiques à la tâche et les caractéristiques individuelles du travailleur. Lors de l’évaluation ergonomique d’un poste de travail et d’une tâche, les facteurs mentionnés ci-dessous sont évalués et contrôlés.

Les facteurs de risques biomécaniques sont présents lorsque les travailleurs effectuent des tâches qui nécessitent de soulever des charges lourdes et/ou des répétitions excessives, ainsi que des postures contraignantes ou statiques (1). Ces facteurs exercent une pression excessive sur les tissus du corps. Avec le temps, la tension accumulée peut entraîner une blessure ou le développement d’une gêne/douleur. Tous ces facteurs ont en commun de soustraire le corps à sa posture neutre, ce qui entraîne un déplacement inégal des charges dans tout le corps. Pour que la répétition excessive cause des dommages, il n’est pas nécessaire de soulever des objets lourds. Une répétition excessive, quelle que soit la force requise pour effectuer le mouvement, peut causer des blessures. L’un des troubles musculo-squelettiques les plus courants dans le monde est le syndrome du tunnel carpien. Cette blessure est souvent associée à des mouvements répétitifs des doigts, comme le clic sur une souris et la frappe sur un clavier, combinés à la compression du poignet contre une surface de travail. Les mouvements répétitifs entraînent une irritation puis une inflammation des tissus. Une fois enflammé, l’espace dans le canal carpien est réduit et le nerf médian est comprimé. La perte de sensibilité et la légère réduction des mouvements sont le résultat du stress subi par les tissus du poignet, même si les actions ne requièrent qu’une force minime.

Les facteurs de risques spécifiques aux tâches comprennent l’aménagement du poste de travail, le travail physique intense, le travail à fortes exigences psychosociales ou le travail nécessitant l’utilisation prolongée d’écrans. Ces facteurs sont plus étroitement associés aux exigences des tâches exécutées par les travailleurs. L’aménagement du poste de travail est extrêmement important car il s’agit d’une combinaison de mobilier et d’organisation de son matériel. Un travailleur utilisant pendant des périodes prolongées ou courtes et fréquentes, une chaise dont les possibilités de réglage et le soutien sont très faibles peut engendrer àde soustraire le corps du travailleur d’e la posture assise neutre. La combinaison d’une chaise de bureau mal adaptée et d’un bureau ou d’une surface de travail mal organisée peut obliger le travailleur à tendre la main pour atteindre des éléments tels que la souris ou le clavier. Lle travailleur se trouve alors dans une position statique tendu pendant un certain temps, ce qui peut exercer une pression malsaine par exemple sur les tissus de l’épaule. Lorsque nous sommes assis à un bureau Lla majorité de notre temps de travail est consacré à regarder un écran, qu’il s’agisse d’un téléphone portable ou d’un écran d’ordinateur. Cela sans savoir que la position de l’écran par rapport à notre corps joue un rôle énorme dans la possibilité dee blessures et développer des troubles musculo-squelettiques.

On oublie souvent, mais il est extrêmement important de tenir compte du fait que les travailleurs sont de toutes tailles. C’est pourquoi il n’existe pratiquement jamais de conception de poste de travail à taille unique. Une phrase courante lors de la conception d’un poste de travail ou de la configuration d’une tâche est la suivante : “concevez pour le travailleur, car vous ne pouvez pas concevoir le travailleur pour le poste de travail ou la tâche“. Il n’y a pas deux travailleurs identiques. Ainsi, lorsque l’ergonomie est prise en compte, les caractéristiques individuelles du travailleur, telles que le tabagisme, un indice de masse corporelle élevé, l’anthropométrie et d’autres comorbidités, notamment les blessures non liées au travail, sont également des facteurs de risques ergonomique (1, 2). Il est difficile d’empêcher ces facteurs d’être introduits dans l’espace de travail, mais leurs effets peuvent être atténués une fois qu’ils ont été identifiés. L’anthropométrie d’un travailleur est un facteur de risques extrêmement important qui doit être pris en compte. Un poste de travail pour un travailleur de 5’2″ devrait être très différent d’un poste de travail pour un travailleur de 5’10”. Si le poste de travail a été conçu pour un individu plus grand, le travailleur plus petit devra tendre les bras ou se pencher vers l’avant beaucoup plus fréquemment, par exemple. Lorsqu’un travailleur doit tendre les bras pour effectuer sa tâche, le risques de blessure lié à l’exposition à un danger ergonomique est nettement plus élevé que pour un travailleur qui ne doit pas tendre les bras pour effectuer la même tâche.

Cette liste de facteurs de risques d’exposition à des dangers ergonomiques n’est pas figée, car chaque situation présente d’autres défis et risques uniques qui sont identifiés et évalués au cas par cas. C’est pourquoi il est extrêmement important de faire appel à des professionnels objectifs et compétents pour effectuer des évaluations ergonomiques.

Résumé et mots-clés

  • Ergonomie
    • Facteurs de l’environnement qui peuvent causer des dommages au système musculo-squelettique.
  • Objectifs des évaluations ergonomiques
    • Identifier les facteurs de risques
    • Quantifier le risques
    • Contrôler le risques
  • Trois grandes catégories de facteurs de risques
    • Biomécanique
      • Mouvements effectués par le travailleur au poste de travail ou lors de l’exécution de la tâche.
    • Spécifique à la tâche
      • Caractéristiques du poste de travail telles que l’organisation des articles et des matériaux, et la taille du mobilier.
      • Les exigences psychophysiques de la tâche.
        • Les tâches très stressantes peuvent provoquer une fatigue musculaire plus rapide, entraînant de mauvaises postures et des maux de tête.
      • L’utilisation des affichages visuels.
        • Le positionnement des écrans et leurs caractéristiques peuvent amener les travailleurs à se pencher en avant pour lire du texte, à devoir refocusser pour regarder un écran et des documents. Cela peut entraîner des tensions dans le cou, le dos et les yeux.
        • Travail physique intense.
          • Ce terme est trompeur car une tâche ne nécessite pas le déplacement constant de charges lourdes ou  générer de grandes forces pour être considérée comme un travail physique intense. 54 à 75 % d’une journée de travail est consacrée à la dactylographie, ce qui représente beaucoup de mouvements du bras et des doigts. Ces mouvements répétitifs de faible force présentent un risques de troubles musculo-squelettiques pour les travailleurs.
      • Caractéristiques individuelles des travailleurs
        • Anthropométrie et indice de masse corporelle
          • Les travailleurs ont des formes et des tailles très différentes, il est important d’en tenir compte lors de la conception d’un espace de travail ou d’une tâche.
            • Adaptez la tâche et l’espace de travail au travailleur.
        • Fumer
          • Augmente indirectement le risques de troubles musculo-squelettiques, car il affecte de nombreux systèmes de l’organisme.
        • Autres comorbidités
          • Handicaps résultant de blessures liées ou non au travail. Si un travailleur a déjà subi une blessure non liée au travail et que celle-ci a un impact sur la façon dont il devrait normalement effectuer sa tâche, le travailleur compensera le plus souvent en modifiant les mouvements de son corps. Cette modification des mouvements peut introduire de nouveaux risques qui n’étaient pas présents avant l’accident et qui nécessitent une identification et un contrôle pour éviter de nouvelles blessures.

Questions

  • Comment puis-je identifier ces risques sur mon lieu de travail ?
    • Sur notre site Web www.tharris.ca, nous proposons une vidéo complémentaire qui explique à nos clients ce qu’il faut rechercher pour identifier les risques ergonomiques sur un poste de travail. Si vous n’êtes pas sûr de vous, n’hésitez pas à nous contacter chez Gestion environnementale T. Harris pour toute question et nous serons ravis de vous aider.
  • Lequel de ces facteurs de risques est le plus important ?
    • Ils sont tous très importants. Chaque lieu de travail présente des facteurs de risques qui lui sont propres, mais le principal groupe de facteurs de risques qui est constant sur tout lieu de travail est celui des facteurs de risques spécifiques aux tâches. Ces facteurs sont une combinaison des exigences de la tâche et de la conception du poste de travail.
  • Pourquoi ces facteurs de risques sont-ils importants ?
    • La plupart de ces facteurs de risques sont liés au travail, mais les effets de l’exposition à ces facteurs s’étendent à la vie en dehors du travail. Les troubles musculo-squelettiques et les autres effets sur la santé qui découlent de l’exposition aux risques ergonomiques peuvent sérieusement nuire à la qualité de vie d’une personne.
  • Comment savoir si la douleur ressentie par le travailleur est due à une exposition à un risques ergonomique ?
    • La première chose à demander au travailleur est la suivante : “La douleur s’aggrave-t-elle au fil de la semaine et s’atténue-t-elle pendant le week-end ou les congés ?”
      • S’il répond par l’affirmative, cela indique que la douleur résulte d’une exposition à un risques ergonomique pendant les tâches liées au travail.
    • La deuxième question à posez au travailleur est la suivante : “Vous sentez-vous inconfortable à votre poste de travail ou en effectuant cette tâche ?”
      • S’il répond oui, c’est une indication que les exigences du poste de travail ou de la tâche obligent le travailleur à quitter une position neutre pendant de longues périodes ou de courtes périodes fréquentes. Cela peut éventuellement conduire au développement de troubles musculo-squelettiques.

References

  1. Da Costa BR, Vieira ER. Risk factors for work-related musculoskeletal disorders: a systematic review of recent longitudinal studies. American Journal of Industrial Medicine 53: 285–323, 2010. doi: https://doi.org/10.1002/ajim.20750.
  2. Klussmann A, Gebhardt H, Liebers F, Rieger MA. Musculoskeletal symptoms of the upper extremities and the neck: A cross-sectional study on prevalence and symptom-predicting factors at visual display terminal (VDT) workstations. BMC Musculoskeletal Disorders 9: 96, 2008. doi: 10.1186/1471-2474-9-96.